Cameroun Présidentielle: La candidature de Maurice Kamto définitivement rejetée par le Conseil constitutionnel

Le couperet est tombé : Maurice Kamto ne sera pas candidat à la présidentielle du 12 octobre prochain. La décision du Conseil constitutionnel rendue ce mardi 5 août confirme celle annoncée par Elecam, le 26 juillet dernier. Aucun recours ne peut lui être opposé. La candidature de Maurice Kamto, investi par le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM), a donc été rejetée clôturant ainsi une séquence judiciaire aussi ardue que déterminante au vue de la qualité des avocats qui se sont confrontés devant les juges de la cour constitutionnelle durant 48 heures.
Le Conseil constitutionnel a examiné une série de recours émanant de partis politiques et de candidats déclarés, dénonçant irrégularités présumées, manquements à la transparence et contestations sur l’éligibilité de certains candidats.
Entre espoirs et déceptions
Au total, huit recours majeurs avaient été introduits, portant notamment sur la contestation des listes électorales, certains requérants dénonçant l’existence de doublons et d’électeurs fictifs. La validité des dossiers de certains candidats, avec des accusations de falsification de pièces ou de non-respect des conditions fixées par la loi électorale. Des griefs sur le calendrier électoral, jugé trop court pour garantir une campagne équitable. Des allégations de partialité des commissions locales électorales, accusées par certains partis de favoriser des candidats du pouvoir.
Décisions finales du Conseil constitutionnel
Après un examen contradictoire et public, le Conseil Constitutionnel a rejeté la plupart des recours pour insuffisance de preuves ou irrecevabilité, notamment ceux visant à invalider la candidature de certains favoris du scrutin reconnu de légers dysfonctionnements sur certaines listes électorales, mais estimé qu’ils n’affectent pas significativement la régularité globale du processus. Confirmé la validité des candidatures initialement retenues par ELECAM, entérinant ainsi la liste finale des compétiteurs. Rappelé aux acteurs politiques et aux électeurs la nécessité de respecter le processus démocratique et de s’abstenir de tout recours à la violence.
La fin de ce contentieux marque une étape cruciale pour la présidentielle
Si certains partis d’opposition expriment leur frustration, estimant que le Conseil n’a pas suffisamment pris en compte leurs préoccupations, d’autres saluent une avancée dans le respect des délais légaux et la transparence du processus.
Toutefois, ce contentieux révèle une fois de plus les faiblesses structurelles du système électoral camerounais, notamment en matière de fiabilité des fichiers électoraux, de formation des acteurs électoraux et de confiance entre institutions et citoyens. Il rappelle aussi l’urgence de réformes profondes pour apaiser les tensions et crédibiliser davantage le processus démocratique.
Avec ces décisions définitives, la campagne électorale peut désormais s’ouvrir officiellement. Le peuple camerounais, lui, retient son souffle, espérant que ce scrutin soit une véritable occasion de rupture démocratique et non un énième rendez-vous manqué avec l’histoire.
Rappelons qu’aussi bien le MANIDEM que le MRC, chaque parti politique a pris acte de cette décision du conseil constitutionnel et appeler au calme.
Guy Roland