Cameroun : Le royaume de ngambé-tikar face aux envahisseurs colons et la cavalerie peul du lamido de tibati !!!

Cameroun : Le royaume de ngambé-tikar face aux envahisseurs colons et la cavalerie peul du lamido de tibati !!!

Ngambe-Tikar, qui depuis est devenue une vraie cité, a atteint son apogée politique, économique et culturelle autour des années 1800. Cette apogée, I’a fait émerger en éclipsant providentiellement les puissants royaumes voisins de Beng-Beng, Oué, Ina, Kong, Nditam, et Gah.

Quelques décennies plus tôt, Ngambé-Tikar qui s’appelait Mbaa Nguishi sous Nyindji 1er était constamment menacé par le puissant royaume de Nditam qui venait détruire ses jeunes plants de mil dans le but de soumettre Mbaa Nguishi par la famine. C’est alors que Monji Zouin, frère et successeur de Nyindji 1er, décida de changer d’emplacement et installa le village sur la rive droite de la rivière Kim, dans la localité actuelle de Ngambé, pour être en sécurité.

Malheureusement pour lui, au lieu de procurer la paix, le nouvel emplacement suscita plus d’insécurité avec l’arrivée de la cavalerie Peul du lamido de Tibati qui exigea que le roi Monji Zouin lui paie dorénavant un énorme tribut annuel en captifs humains.  Monji Zouin dut razzier chez ses voisins pour remplir son quota d’esclaves mais quand il ne pouvait pas s’en procurer de cette façon, il en prélevait dans sa propre population.

Le mécontentement créé par une telle pratique s’accrut au point où le roi fut empoisonné et mourut. Son fils Ngahabe Il le succéda. Très vite celui-ci fut exaspéré par la situation et refusa de payer le tribut, suscitant la colère du royaume de Tibati. Le lamido Hama Lamou descendit alors et campa en face de Ngambe pour I’assiégé dans une guerre qui dura près de onze ans.

La technique de guerre de tranchées Tikar fonctionnait merveilleusement.

Pendant cette guerre, en 1899, les colons allemands arrivèrent et reconnurent l’autorité de Ngambé. Mais la paix acquise par Ngambé sous Ia médiation allemande eu des conséquences très lourdes à payer au présent et à long terme.

Au présent, Ngambe-Tikar et les autres royaumes mentionnés ci-dessus, pacifiés par les Allemands, devaient respecter la législation des colons. Dès lors, ils étaient tous rattachés au poste administratif de Yoko à près de 150 kilomètres à l’est. Chaque village devait désormais fournir des provisions, des porteurs, des hommes habiles pour le port d’armes, construire une case de passage et apprêter de belles femmes et filles Tikar pour les romances nocturnes des colons. Les villages devaient aussi, si possible, leur procurer des marchandises recherchées l’ivoire, le caoutchouc et les pierres précieuses.

A long terme, tous les adultes payaient l’impôt de capitation. Ils devaient aussi participer aux travaux forcés en construisant des habitations et des routes, quittant leurs villages pour trois à six mois pour des destinations inconnues. Cette pratique a limité la croissance de la population et beaucoup d’hommes ont été décimés à cause des mauvaises conditions, du traitement brutal, de la malnutrition, et du manque de soins médicaux.

 

Guy Roland

 

lanote

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