Réforme électorale au Cameroun : l’opposition lance une plateforme numérique pour un Code électoral consensuel

Réforme électorale au Cameroun : l’opposition lance une plateforme numérique pour un Code électoral consensuel

Dans une démarche inédite visant à réformer en profondeur le système électoral camerounais, plusieurs partis politiques de l’opposition, accompagnés d’organisations de la société civile, ont lancé le 21 mai 2025 à Yaoundé un portail web dédié à une réforme participative et consensuelle du Code électoral.

 

 

Parmi les initiateurs figurent notamment l’Union démocratique du Cameroun (UDC), le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), l’Union des mouvements socialistes (UMS), le Mouvement progressiste (MP), le Social Democratic Front (SDF), l’United Socialist Democratic Party (USDP), ainsi que diverses organisations de la société civile.

Un système électoral contesté

Selon les initiateurs, cette initiative répond à une exigence de crédibilité du système électoral, régulièrement mis en cause pour son manque de transparence. « Le système électoral actuel, imposé par le seul parti au pouvoir en 2012, sans prise en compte des propositions de l’opposition ni même de certains alliés du régime, est fortement critiqué depuis des années », peut-on lire dans le communiqué.

Les griefs sont nombreux : achats de conscience, manipulation des résultats, intimidations des électeurs, absence d’équité… Autant de pratiques qui, selon les signataires, conduisent à des contestations quasi systématiques des résultats et font peser un risque réel d’instabilité sociopolitique sur le pays.

Une plateforme multipartite pour une réforme consensuelle

Le processus remonte au 31 mars 2021, date à laquelle sept leaders de partis d’opposition se sont réunis à Yaoundé, au siège de l’UDC, pour créer la « Plateforme des partis politiques engagés pour la réforme participative et consensuelle du système électoral camerounais ». L’annonce en avait été faite lors d’un point de presse tenu le 1er avril de la même année.

La structure s’organise autour d’un Présidium composé de sept leaders de partis politiques fondateurs, d’un porte-parole et d’un représentant de la société civile ainsi que d’un Secrétariat technique coordonné par un rapporteur siégeant également au Présidium. La plateforme reste ouverte à toute entité politique ou citoyenne partageant ses objectifs.

Un avant-projet déjà soumis aux autorités

Fruit de leurs travaux, un avant-projet de Code électoral a été transmis aux plus hautes institutions du pays : la présidence de la République, le Sénat, l’Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel, le conseil électoral d’Elecam, ainsi qu’au Premier ministre, aux représentations diplomatiques, aux autorités religieuses et aux partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, dont le RDPC.

L’objectif affiché est clair : obtenir un consensus national permettant au chef de l’État de soumettre un projet de loi modifiant le Code électoral avant les prochaines échéances électorales prévues en 2025. Les autres réformes, nécessitant des changements constitutionnels, seront abordées dans un second temps.

Encourager la participation citoyenne

Parallèlement à ses actions institutionnelles, la plateforme entend également promouvoir la participation massive des citoyens aux scrutins à venir à travers des campagnes de sensibilisation et d’information.

Cette initiative marque une nouvelle étape dans le combat de l’opposition camerounaise pour un processus électoral transparent, équitable et apaisé.

 

Dimitri Mebenga

lanote

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