Centrafrique : le président Faustin-Archange Touadéra fustige l’inefficacité du gouvernement et frappe du poing sur la table

Le président Faustin-Archange Touadéra a, lors du premier Conseil des ministres de l’année 2025, tenu le 9 janvier dernier à Bangui, sévèrement rappelé à l’ordre ses ministres. Le chef de l’État a pointé du doigt leur manque d’engagement et leur tendance à privilégier leurs intérêts personnels au détriment des priorités nationales.

Absences injustifiées, inertie, manque d’engagement envers les préoccupations nationales, priorisation des priorités personnelles au détriment des priorités du peuple, voilà autant de maux qu’a dénoncé le Chef de l’Etat Centrafricain lors du premier conseil des ministres de l’année 2025. Des pratiques qui, selon Faustin Archange Touadéra entravent l’action gouvernementale. «Certains membres du gouvernement ont passé en 2024 plus de temps dans les missions à l’étranger sans retombées réelles pour le pays. Plus de temps à s’occuper de leurs affaires personnelles plutôt que de s’occuper des affaires publiques, plus de temps à soigner leur image. Je le dis et redis il n y a pas de super ministre, l’ordre de préséance n’emporte pas, la soumission ou la subordination d’un membre du gouvernement à un autre. Je veux être clair sur ce point pour éviter des querelles inutiles. » A martelé le Chef de l’Etat centrafricain à ses ministres.

Interpellant le Premier ministre à renforcer la discipline au sein de l’Exécutif gouvernementale, le président de la République a fustigé la gestion des comptes rendus des ministres, lesquels, selon lui, sont davantage partagés sur les réseaux sociaux que dans les dossiers officiels.

Face à ce qu’il a qualifié de dysfonctionnement, le Président de la République annoncé des mesures pour redresser la situation notamment la réduction des autorisations de soins médicaux à l’étranger juger parfois trop abusive, il a exigé du premier ministre une fermeté accumulée pour rétablir la discipline au sein du gouvernement.

Ce rappel à l’ordre du chef de l’Etat centrafricain intervient alors que des voix au sein de la société civile critiquent depuis longtemps le comportement individualiste de certains ministres. Alors qu’il entame la dernière année son mandat à la tête du pays, la sortie de Faustin-Archange Touadéra apparait comme une tentative de réaffirmation de son autorité et laisse entrevoir un éventuel remaniement ministériel ou un réaménagement de l’appareil gouvernemental. Ce gouvernement est la troisième équipe du second quinquennat en cours.

Guy Roland