Cameroun : Élections régionales 2025, Un collège électoral » illégal » selon l’UDC

Le 1er septembre 2025, le décret présidentiel n° 2025/412 convoquant le collège électoral pour les élections régionales du 30 novembre 2025 a suscité une vive réaction de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC).
Dans un communiqué à tonalité grave, lu lors d’un point de presse organisé le 2 septembre 2025 dans ses locaux à Yaoundé, le parti dirigé par Tomaino Ndam Njoya fustige ce qu’il qualifie d’« imposture institutionnelle » et appelle à une refonte radicale du processus électoral.
Selon l’UDC, ces élections régionales, organisées avec des conseillers municipaux dont le mandat est arrivé à expiration, sont illégitimes. Cette formation politique dénonce une « manipulation électorale flagrante », estimant que les grands électeurs, en l’occurrence les élus locaux en fin de mandat, ne représentent plus la volonté populaire. Pour l’UDC, seule l’élection des conseillers régionaux au suffrage universel direct garantirait une véritable démocratie locale.
Cette position s’inscrit dans une profession de foi plus large pour un Cameroun souverain, démocratique et juste, dans laquelle le parti appelle à la modernisation des pratiques électorales et administratives, à la libération des institutions de toute mainmise partisane, et à l’inclusion des jeunes, des femmes et des réalités territoriales dans la vie politique.
Plus qu’une simple contestation électorale, l’UDC lance un véritable appel au peuple camerounais : dire non à la fraude, non à la supercherie, non à la confiscation de l’avenir.
Pour Tomaino Ndam Njoya, il s’agit de rappeler que « le Cameroun appartient aux Camerounais », et non à un régime qui s’accroche au pouvoir.
Le parti critique également le décalage démocratique entre le report des élections législatives et municipales à 2026 et le maintien des régionales cette année. Une situation jugée incohérente, porteuse de déséquilibres institutionnels, et contraire aux principes de la Charte africaine de la décentralisation, notamment la citoyenneté véritable, la transparence budgétaire locale et la lutte contre la corruption.
Enfin, l’UDC demande l’annulation ou le report des élections régionales et appelle à la restauration de la vérité des urnes dans une République où chaque voix compte.
À moins de deux mois du scrutin, cette prise de position remet en question la légitimité du processus en cours et alimente un débat crucial sur l’avenir de la démocratie locale au Cameroun.
Dimitri Mebenga